Conférence à Paris: "Solidaires du peuple ukrainien"
Monsieur le Président,
Madame la présidente de la Commission européenne,
Monsieur le premier ministre, chère Première dame,
Mesdames et Messieurs,
Chers collègues,
Quand j’ai quitté Bruxelles ce matin, une fine pellicule blanche recouvrait les rues, un vélo couché contre un arbre m’a rappelé une image de Bucha qui ne me quitte plus. C’était fin novembre, il neigeait déjà dans cette localité aux portes de Kiev, et les habitants qui m’ont reçue m’ont offert une médaille à la mémoire de ceux tombés pour la liberté. Sur cette médaille il y a un vélo, couché contre un arbre, celui d’un garçon de la région, abattu alors qu’il livrait de la nourriture. Les habitants de Bucha, je le sais, fêteront malgré tout Noël, peut-être sans lumières, peut-être sans chauffage ni eau chaude, ils célébreront Noël parce que c’est l’espoir qui les tient, parce qu’ils savent que la Russie joue maintenant la montre, le temps, le froid, en ciblant les infrastructures vitales du pays.
Mais nous sommes là, aujourd’hui réunis à Paris, solidaires et prêts à soutenir jusqu’au bout un pays qui incarne la force de nos valeurs bafouées par la Russie: le respect des règles de démocratie, de droits humains, les principes internationaux.
C’est pour toutes ces valeurs qui nous permettent de vivre ensemble dans le respect de notre intégrité, qu’il faut aider l’Ukraine à gagner cette guerre injustifiée, non provoquée.
La Belgique a été un des premiers pays à participer à l’initiative Grain from Ukraine, le jour de la commémoration de l’Holodomor… nous avons contribué à l’acheminement de céréales vers l’Afrique, à hauteur de 10 millions d’euro pour soutenir l’économie ukrainienne, prévenir la famine et lutter par la même occasion contre le narratif russe qui voudrait faire croire que l’Europe prive le continent africain par les sanctions.
Nous sommes arrivés en Ukraine avec de l’aide humanitaire, des équipements pour aider à passer l’hiver, la Belgique est le quatrième pays contributeurs des si précieux générateurs d’électricité et nous sommes prêts à contribuer à d’autres équipements comme les lampes leds évoquées par le président Zelensky.
Nous avons porté notre attention sur les plus fragiles, notamment les enfants en travaillant avec l’Unicef et des ONG locales à la réhabilitation d’écoles, notamment dans les régions de Sumy et Chernihiv, en soutenant l’Organisation Internationale des Migrations qui réhabilite des hôpitaux ainsi que des infrastructures de base, de distribution d’eau et de chauffage.
La guerre menée par les Russes vise l’Ukraine dans son identité, son histoire, sa culture. Lors de leur retrait de Kherson, les troupes russes ont pillés le musée de la ville… Aujourd’hui, nous aidons le ministère de la culture à protéger, conserver les oeuvres d’arts, le patrimoine ukrainien dans des lieux de stockage sûr. Nous participons aussi à la préservation de l’histoire du pays, en numérisant les traités historiques, les archives du pays gardées au Ministère des affaires étrangères.
Depuis le début de la guerre, la petite Belgique aussi est devenue plus grande pour reprendre la métaphore de la première dame d’Ukraine, en libérant près de 222 millions d’euros au bénéfice de l’Ukraine. Et nous continuerons à aider aussi longtemps qu’il le faudra. C’est dire si cette initiative qui nous rassemble aujourd’hui et vise à mieux coordonner l’aide internationale pour répondre aux besoins urgents, nous réjouis.
Elle vient compléter celle qui vise, à plus long terme, la reconstruction de l’Ukraine, dans la perspective de la paix et d’un ancrage euro-atlantique du pays. Un objectif qui passera par de profondes réformes et là encore, la Belgique, en tant que membre fondateur de l’Union européenne, siège de plusieurs institutions internationales y contribuera – C’est notre devoir, notre responsabilité envers le peuple ukrainiens, envers ce jeune garçon abattu sur son vélo à Bucha.
Je vous remercie