Approbation du nouveau paquet de soutien belge pour l'Ukraine
Sur proposition de la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib et de la ministre de la Coopération au développement Caroline Gennez, le Conseil des ministres a approuvé ce 16 juin 2023 un nouveau paquet de soutien financier à l'Ukraine. Cela comprend le soutien à des initiatives de l'OTAN pour l'Ukraine et la Moldavie, au Fonds des Nations Unies pour le soutien aux organisations de femmes, à l'Agence internationale de l'énergie atomique et au Fonds au profit des victimes de la Cour pénale internationale. En ce qui concerne les besoins humanitaires, la Belgique soutient des organisations multilatérales, y compris les agences des Nations Unies qui fournissent des services de base à la population sur le terrain, notamment aux victimes des récentes inondations suite à la rupture du barrage près de Kherson.
La politique belge de soutien à l'Ukraine est fortement ancrée dans la coopération multilatérale avec nos partenaires et nos alliés. Avec ces nouvelles contributions, la Belgique respecte ses engagements vis-à-vis de l'Ukraine et de ses partenaires internationaux.
Pour permettre à l'Ukraine de se défendre contre l'agression russe, l'assistance aux forces armées ukrainiennes reste une priorité. L'OTAN a regroupé les divers instruments existants pour le soutien non létal à l'Ukraine dans le fonds destiné à financer un ensemble complet de mesures d’assistance en faveur du pays ("Complete Assistance Package Ukraine (CAP)"). La Belgique y versera une nouvelle contribution de 1,5 million d'euros.
L'agression russe a également entraîné une détérioration flagrante de la situation sécuritaire dans les pays voisins de l'Ukraine, en particulier la Moldavie. La Belgique versera une contribution de 1 million d'euros au fonds d'affectation spéciale pour le renforcement des capacités de défense (Defence Capacity Building Trust Fund – DCB) de l'OTAN afin de rendre les forces armées moldaves plus résistantes aux armes chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires.
La Belgique est un pays pionnier au niveau international en tant que promoteur des droits des femmes dans le monde et veut jouer ce rôle également en Ukraine et en Moldavie. Cela se fera grâce à une nouvelle contribution de 600 000 € au « Fonds des Femmes pour la paix et l'aide humanitaire » des Nations Unies (WPHF), un partenariat entre l'ONU et la société civile. La Belgique souhaite également soutenir davantage la lutte contre l'impunité en versant une nouvelle contribution de 500.000 euros à la Cour pénale internationale, plus précisément au Fonds au profit des victimes de la Cour.
La sûreté nucléaire en Ukraine est menacée en raison des hostilités à proximité des installations nucléaires. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) joue un rôle essentiel dans la garantie de la sûreté nucléaire en Ukraine. La Belgique soutiendra les activités de l'AIEA en Ukraine avec une contribution de 1 million d'euros.
La ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib : « Par des financements multilatéraux, la Belgique continue d'aider l'Ukraine dans sa lutte pour sa légitime défense. Et plus que cela : nous ne voulons pas seulement aider le peuple ukrainien à se défendre, nous voulons aussi l’aider à atténuer autant que possible les conséquences de la guerre, les blessures profondes qui lui ont été infligées. Nous le faisons, entre autres, en accordant une attention particulière aux victimes de la guerre, plus spécialement aux femmes victimes de violences. L'aide belge vise et continuera à viser à donner aux personnes l'accès aux services de base et à un toit, l'accès aux médicaments, aux hôpitaux qui peuvent rester ouverts, à l'eau potable et à la nourriture. Des écoles sont reconstruites et équipées d'abris anti-bombes, afin que les enfants puissent reprendre les cours. Une partie de l'aide sera également utilisée pour les victimes des récentes inondations ».
Les destructions qui ont eu lieu en Ukraine et leur impact sur les familles ukrainiennes nous ont tous touchés. Depuis le début de la guerre, l'armée russe a causé plus de 135 milliards d'euros de dégâts matériels dans le pays : d'innombrables maisons, hôpitaux et écoles sont en ruines. Un Ukrainien sur cinq a eu des difficultés à accéder aux soins de santé ou aux médicaments depuis l'invasion. Près de la ligne de front, ce nombre monte même à un sur trois. Près de la moitié des enfants ukrainiens manquent l'école en raison des effets de la guerre. Les attaques russes visent également les services publics, laissant des millions de personnes sans eau courante ni chauffage. La Russie vise le peuple ukrainien dans l'espoir de saper son moral. Et maintenant, il y a la catastrophe humanitaire et écologique à Kherson.
Compte tenu des besoins humanitaires croissants, une nouvelle enveloppe d'aide de 24 millions d'euros a été approuvée. Celle-ci sera principalement allouée aux organisations humanitaires internationale, qui sont déjà présentes sur le terrain, telles que le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), le Programme alimentaire mondial (PAM), l'UNICEF, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Ce paquet vient s'ajouter aux 61,5 millions d'euros d'aide humanitaire que la Belgique a octroyés en 2022.
La ministre de la Coopération au développement Caroline Gennez : « Les conséquences de la guerre en Ukraine – y compris la catastrophe de Kherson – se feront sentir pendant des années encore. Les besoins humanitaires restent énormes. Les attaques coordonnées contre les conduites d'eau, les infrastructures énergétiques, les hôpitaux et les écoles visent à perturber la vie quotidienne des Ukrainiens ordinaires. Malgré toute la misère, ils se battent courageusement – aussi pour nous. L'Europe ne sera pas en sécurité tant que l'Ukraine ne le sera pas. Avec ce nouveau paquet de soutien, nous aidons les Ukrainiens à persévérer. Nous resterons solidaires avec le peuple ukrainien aussi longtemps que nécessaire ».