L'invité "De Zevende Dag"
-- Traduction libre --
Avec nous, la ministre des Affaires étrangères Sophie Wilmès. Vous attendiez-vous à une telle escalade?
Absolument pas. Tout le monde a été surpris et bien sûr choqué par ce que nous avons vu. Nous parlons d'une démocratie ancestrale , nous parlons d'Américains qui partagent nos valeurs. C'est une attaque frontale envers le cœur de la démocratie américaine.
Vous avez rencontré Trump, nous en avons quelques images, lors d'un sommet de l'OTAN. J’ai cru comprendre que vous l’avez rencontér aussi à la résidence officielle de Boris Johnson pour un verre de Noël. Je suppose que l'homme vous a semblé totalement différent à l'époque ?
Absolument. Nous nous sommes parlés, c'était une conversation sérieuse sur le niveau des dépenses de la Belgique pour l'OTAN.
Une conversation difficile...
C'était une conversation difficile, mais très courtoise. Une conversation respectueuse. L'homme a - enfin avait - le sens de l'humour. L'un n'a rien à voir avec l'autre.
Il est maintenant considéré comme un danger pour la démocratie. C'est ainsi que vous le percevez?
Ce qui s'est passé est un danger pour la démocratie. Je pense que la leçon que nous devons en tirer est que la démocratie est très fragile. Cela peut arriver n'importe où. Nous devons faire attention aux discours de chacun, surtout en tant que politiciens. Nous avons une énorme responsabilité.
Une telle personne devrait-elle être destituée ?
La démocratie, c'est donner aux gens la possibilité de choisir les représentants qu’ils veulent. C'est une question très délicate. Je sais que les démocrates préparent une procédure destitution. Mais c'est aussi une question de timing. Nous savons que la transition du pouvoir est dans 10 jours, mais peut-être y a-t-il derrière une volonté aussi de montrer qu'il n'est pas apte à occuper ce poste et empêcher ainsi une future candidature présidentielle.
Alors parlons de cet avenir. Qu'attendez-vous de Biden ?
Tout d'abord. Il arrive au pouvoir parce qu'il a gagné les élections, et c'est important : c'est la confirmation que la démocratie fonctionne en Amérique.
J'attends plus de sérénité, j'espère plus de sérénité. J'espère également une plus grande prévisibilité. C'est également important pour la diplomatie. Il a déclaré qu'il reviendrait au multilatéralisme et à la coopération internationale. Et c'est très important.
La question est de savoir si cela fera une grande différence. Vous avez parlé des dépenses de défense. Obama a également demandé que l'Europe paie plus pour la défense. Je suis sûr que Biden le redemandera.
Absolument, je pense qu'il est faux de penser qu'à cause d'une personnalité différente ou quelqu'un d’un parti différent de Trump, cela va changer tout l'agenda des États-Unis. Les préoccupations restent les mêmes. La façon d'en parler va certainement changer.
J'ai parlé de la coopération internationale. C'est une façon d'atteindre un objectif qui changera par rapport à son prédécesseur, mais l'agenda restera le même, je pense.
Mais la guerre commerciale avec la Chine, la voyez-vous s'arrêter ou continuer ?
Non, la position sur la Chine sera la même. Lorsque nous parlons de l'Iran et du programme nucléaire, il a dit qu'il était prêt à revenir à la table des négociations. Mais je suis sûr qu'il trouvera des points supplémentaires.
Vous parlez de la Chine. Plus de 50 personnes ont déjà été arrêtées à Hong Kong la semaine dernière. Alors que le monde entier se dépêche de condamner Trump, on en parle très peu. N'est-ce pas beaucoup plus dangereux ?
Nous ne devons pas faire de comparaisons entre les différentes questions qui se posent dans le monde. Chaque question est importante. C'était très important et cela reste un point problématique à l'ordre du jour. L'Europe a utilisé un langage très fort dans ces déclarations. Nous avons clairement demandé la libération immédiate de ces personnes.
Mais cela ne concerne pas la Chine. L'Europe le proclame toujours, mais entre-temps, des accords commerciaux sont conclus et ils progressent tranquillement.
Tout d'abord, les personnes ont été libérées à l'exception d'une personne.
Nous devons continuer à dialoguer avec les autres pays, y compris ceux avec qui nous ne partageons pas les mêmes points de vue. C'est la seule façon d'éviter une telle situation. Nous en avons déjà parlé. Je ne pense pas qu'il soit exact de dire que que nous sommes trop conciliants avec la Chine. Nous avons toujours dit ce que nous pensions quand certaines choses n’allaient pas. Cela continuera d'être le cas, même si l’Europe a réussi à conclure un accord d'investissement.
Nous savons tous que vous avez été touché par le COVID-19. Hans Bonte vient de nous dire qu'il ne le souhaite à personne. Au fait, Trump a également été touché par le COVID, mais on ne peut pas lui en parler. Comment allez-vous ?
Je vais mieux. Beaucoup mieux qu'avant. Cela se passe très bien. À travers mon expérience personnelle, je pense aux personnes qui ont été touchées par le corona et qui ont beaucoup de mal à reprendre le travail. Cela prend beaucoup de temps et, en tant que gouvernement, nous devrons penser à ces personnes. Après tout, ce n’est pas binaire. Vous êtes affecté par la corona et vous vous sentez mieux, mais vous n’êtes pas encore capable de mener une vie normale. Pour moi, cela a pris trois mois. Je peux maintenant dire que je suis guérie à 100%, mais ce n'était pas le cas quand j'ai recommencé à travailler. C'était difficile, mais je ne me plains pas car, comparé à d'autres, j'ai eu beaucoup de chance.
Je vous remercie.