20e Journée européenne et mondiale contre la peine de mort
Le 10 octobre marque la 20e Journée européenne et mondiale contre la peine de mort. Ces vingt dernières années, des progrès considérables ont été accomplis : deux tiers des pays du monde ont aboli la peine de mort en droit ou en fait. Sur les 55 pays ou territoires qui maintiennent la peine de mort dans leur droit pénal, seuls 18 pays ont effectivement procédé à des exécutions en 2021. Ainsi, 175 des 193 États membres des Nations Unies (ONU) n'ont pas connu d’exécutions l'année dernière. Pourtant, ce n'est pas suffisant. L'objectif de la Belgique et de l'Union européenne est l'abolition complète et mondiale de la peine de mort pour tous les crimes.
Le thème de la journée mondiale de cette année est la peine de mort et la torture. En effet, la peine de mort viole non seulement le droit à la vie, mais aussi d'autres droits humains, tels que le droit de ne pas être soumis à la torture ou à d'autres formes de peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Il y a quelques années, notre pays était déjà à l'origine d'une résolution du Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies qui précisait la relation entre la peine de mort et la torture.
Dans le cadre de sa candidature au Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies, la Belgique s'est engagée à maintenir la question de la peine de mort à l'ordre du jour de cet organe multilatéral.
L'engagement belge ne se limite toutefois pas à une journée précise ou à une seule institution. L'abolition mondiale de la peine de mort nécessite un engagement à long terme, sur plusieurs fronts et avec différents partenaires.
Notre pays soutiendra par exemple activement, plus tard cette année, l'adoption par l'Assemblée générale des Nations Unies d'une nouvelle résolution sur un moratoire sur l'application de la peine de mort. La Belgique, en tant que membre du "Groupe des amis du Deuxième protocole facultatif", continuera également à œuvrer pour la ratification du Deuxième protocole facultatif au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, visant à abolir la peine de mort.
La Belgique continue également de coopérer avec des ONG actives dans la lutte contre la peine de mort, telles que la Coalition mondiale contre la peine de mort, la Commission internationale contre la peine de mort et Ensemble contre la Peine de Mort, à l'origine des Congrès mondiaux triennaux contre la peine de mort, dont le prochain aura lieu en novembre à Berlin. La Belgique s’engage notamment dans un projet visant à renforcer les capacités de la société civile à promouvoir l’abolition de la peine de mort, là où c’est necessaire.
Hadja Lahbib, ministre des Affaires étrangères : "Je me réjouis de la réunion triennale des opposants à la peine de mort qui se tiendra en novembre à Berlin et qui sera l'occasion de rencontres et de consultations stimulantes. Je partage la conviction d'Albert Camus selon laquelle " ni dans le cœur des individus, ni dans les mœurs des sociétés, il n'y aura de paix durable tant que la mort ne sera pas mise hors la loi".