Conseil informel (Gymnich) des Ministres européens des Affaires étrangères du 30 et 31 août : conclusions
Mardi 30 et mercredi 31 août, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont été invités par la Présidence tchèque à Prague pour un Conseil informel des Affaires étrangères (Gymnich).
UE-Russie
Dans le cadre ouvert et informel du Gymnich, ils ont discuté, entre autres, de la guerre russe en Ukraine, et en particulier de la politique de visas pour les ressortissants russes. La Belgique a demandé un débat approfondi sur les mesures prises au niveau national, sachant que certains pays ont déjà pris des mesures pour limiter le nombre de touristes russes dans l'UE, tandis que d'autres ne le souhaitent pas. « Pour la Belgique, une politique coordonnée et cohérente en matière de visas est cruciale afin d'éviter un patchwork de mesures permettant aux touristes russes de faire du visa shopping », a déclaré la ministre des Affaires étrangères Lahbib. « Notre propre pays n'est plus en mesure de traiter les demandes de visas touristiques après la décision de Moscou d'expulser une grande partie de notre personnel diplomatique. »
Le Conseil a décidé de suspendre totalement le Visa Facilitation Agreement (VFA), alors que cet accord avait déjà été gelé précédemment pour certaines catégories de citoyens russes. « En suspendant complètement le Visa Facilitation Agreement, l'Union européenne rendra plus compliqué et plus cher l'accès des citoyens russes à l'Union européenne. Les personnes qui soutiennent le régime russe ne sont pas les bienvenues dans l'UE. »
La Belgique est également disposée à envisager un nouvel élargissement de la liste des sanctions à l'encontre des individus.
UE-Afrique
La discussion sur l'Afrique a porté sur le suivi et l'élaboration concrète des décisions prises lors du sommet UE-UA à Bruxelles en février dernier, notamment l'investissement de 150 milliards d'euros axé sur des domaines tels que la transition énergétique, les infrastructures ou le jeune entrepreneuriat.
En outre, la relation entre l'UE et l'Afrique a également été discutée dans une approche plus générale, et du point de vue des conséquences pour l'Afrique de l'agression de la Russie en Ukraine. « Pour la Belgique, il est crucial d'apporter des solutions concrètes et d'être à l'écoute des besoins des pays africains », a déclaré le ministre Lahbib. « Nous devons également communiquer davantage et mieux avec nos partenaires africains et la population pour expliquer ce que fait l'Union européenne et quelle est sa valeur ajoutée. Je pense, par exemple, à l'initiative Team Europe sur la production de vaccins. » À cette fin, la Belgique, par l'intermédiaire de son ministre, a préconisé l'utilisation de canaux de communication alternatifs, en plus des canaux diplomatiques traditionnels, visant spécifiquement l'opinion publique africaine. « Je suis convaincu que nous devons utiliser davantage les médias sociaux et solliciter les jeunes, les artistes et la société civile, par exemple, pour atteindre leurs homologues africains. Nous sommes intéressés par les propositions concrètes du SEAE », a affirmé la ministre Lahbib.