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Interview sur le conflit en Ukraine dans le RTL INFO du 20 février

Seul le prononcé fait foi

 

Bonsoir Sophie Wilmès. Les échanges de tirs se sont multipliés à l’Est de l’Ukraine ce week-end. La Russie a amassé environ 150 mille hommes à la frontière de l’Ukraine. Est-ce que vous pensez toujours qu’une issue diplomatique à ce conflit est possible ?

Ce qui est certain en tout cas, c’est qu’effectivement – comme vous le dites – il y a un déploiement militaire très important. Non seulement un déploiement militaire, mais aussi un déploiement logistique, médical. Toutes ces choses qui font qu’on a en fait devant nous une Russie qui se prépare à pouvoir envahir si elle le souhaite. Aujourd’hui - effectivement de nouveau - les canaux diplomatiques qui se remettent en route et une volonté – semblerait-il partagée – de faire fonctionner ces canaux diplomatiques.

Vous y croyez aux promesses russes ?

Je pense qu’il ne faut pas croire aux promesses. Il faut croire à la réalité des choses. Je reconstate qu’aujourd’hui il y a eu ces canaux et cet engagement diplomatique. Une volonté aussi de travailler le plus rapidement possible à un cessez-le-feu. Il faut continuer à travailler à la diplomatie ; c’est elle qui doit prévaloir dans nos relations avec la Russie. Evidemment, tous les parties ont un intérêt à ce qu’il n’y ait pas de conflit.

Quelle rôle la Belgique peut-elle jouer dans ce concert des nations, dans ce conflit en Ukraine ?

La Belgique joue d’abord un rôle au sein de l’Union européenne, mais bien sûr comme État-membre. Vous savez qu’on a travaillé à la fois à la dimension diplomatique, mais aussi à la dimension dissuasive, avec un paquet de sanctions devrait-on assister à une agression russe. La Belgique est évidemment un membre à part-entière de l’alliance OTAN et à ce titre il participe aussi de manière pleine et entière à la fois aux discussions diplomatiques mais aussi à la dissuasion militaire.

La Ministre de la Défense a annoncé cette semaine que des soldats belges se tenaient prêts à venir en soutien des Alliés de l’OTAN à l’Est de l’Europe. Quelles pourraient être les missions des soldats belges à l’Est de l’Europe ?

Ça sera à déterminer en fonction de l’évolution de la situation. Vous comprenez que dans ce type de dynamique, il y a un silence stratégique qui doit aussi être maintenu, que ce soit en terme de déploiement militaire mais aussi en terme de dissuasion, je dirais en terme de sanctions, puisque la dissuasion est aussi au côté du militaire mais elle est aussi en terme de sanctions. Vous auriez vu qu’il y a peu d’expressions en publique sur les sanctions précises qui sont effectivement élaborées pour le moment.

Comprenez-vous la position de la Russie ? Ils disent « les Occidentaux livrent des armes à l’Ukraine ». Ils s’inquiètent de l’influence de l’OTAN à l’Est de l’Europe. Vous comprenez ces craintes de la Russie face à l’expansion de l’OTAN ?

L’Otan est une alliance défensive. Ce n’est pas une alliance offensive. L’Otan ne menace personne. L’Ukraine non plus d’ailleurs. Effectivement, le déploiement militaire offensif russe est quand même assez particulier. On a répété notre volonté de nous réengager dans la diplomatie. La volonté russe c’est aussi - en tout cas c’était dans les demandes qu’elle a exprimées publiquement - que l’on revienne en fait au déploiement de l’OTAN avant 1997, c’est-à-dire il y a 25 ans. Et donc priver ainsi l’Otan de son déploiement habituel dont elle a besoin évidemment, dans son rôle défensif. Il y a toute une série de demandes qui sont mises sur la table et qui sont des lignes rouges pour les Alliés de l’Otan. Mais il y a toute une autre partie qui est évidemment intéressante et qui doit aussi être considérée des deux parties. Je pense par exemple à la transparence, au contrôle de l’armement, aussi aux Accords de Minsk.

À propos de l’Alliance Atlantique, on sait que le Secrétaire Général va quitter ses fonctions au premier décembre. Vous savez qui pourrait le remplacer ?

Non, personne le sait. Les discussions n’ont même pas encore commencé.

On parle d’une certaine ancienne première ministre belge. Vous, vous êtes candidate ?

Je l’ai vu comme vous dans la presse. Il faut comprendre que ce sont des rumeurs. La réalité c’est que la question ne se pose pas et que je suis parfaitement et entièrement engagée au travail au bénéfice des belges, en tout cas c’est ce que je veux faire et je continuerai à le faire.

Et si on vous propose le poste ?

Avec des « si » on mettrait Paris en bouteille. La question ne se pose pas comme je vous l’ai dit.