Conseil des Ministres européens des Affaires étrangères du 21 mars : conclusions
Ce lundi 21 mars, la Vice-Première ministre et ministre des Affaires étrangères, Sophie Wilmès, et ses homologues se sont réunis à Bruxelles pour un sixième Conseil Affaires étrangères (CAE) depuis le début de l’année, largement consacré à la guerre en Ukraine. Une réunion conjointe des ministres des affaires étrangères et de la défense a également adopté la Boussole Stratégique.
Guerre en Ukraine
Le thème central de ce Conseil était l’agression militaire de la Russie contre l’Ukraine. Les ministres européens ont fait le point sur les derniers développements, notamment la situation militaire sur le terrain, le dialogue diplomatique en cours, les effets des sanctions et l’aspect humanitaire du conflit.
Sophie Wilmès : « La guerre fait rage. Le droit humanitaire est bafoué. Nos valeurs et nos principes sont piétinés . Nous devons continuer à exprimer notre plus ferme condamnation face à la tragédie qui se déroule en Ukraine. Nous devons le faire dans tous les fora possibles et en utilisant tous les moyens à notre disposition pour saper les capacités de la Russie à faire la guerre. Nous devons aussi maintenir notre soutien à l’Ukraine en termes financiers, humanitaires, mais aussi militaire, comme nous le faisons via le mécanisme de l’European Peace Facility. »
Pour notre pays, il est de la plus haute importance que l’unité entre les partenaires européens et leurs alliés internationaux soit préservée et intensifiée. Les messages doivent être coordonnés afin qu’ils se renforcent mutuellement.
Les efforts destinés à isoler la Russie dans les fora internationaux doivent continuer. Pour Sophie Wilmès, « nous devons continuer à convaincre et mobiliser nos partenaires. Nous devons leur faire comprendre qu'ils ne peuvent rester indifférents à cette guerre dont les conséquences seront ressenties par tous. S’abstenir de dénoncer clairement cette guerre revient en fait à prendre parti pour l’agresseur.
Par la voie de sa Vice-Première ministre, la Belgique a plaidé une nouvelle fois pour que la communication stratégique européenne soit plus opérationnelle et fasse preuve de créativité pour dénoncer ce qui relève de la désinformation russe et s'assurer que nos messages passent, en particulier depuis la nouvelle interdiction des médias (sociaux) occidentaux en Russie. « Sur le terrain de la communication, il y a une bataille à mener. Elle est d’une importance capitale car les Russes mais aussi le monde entier doit pouvoir se rendre compte de ce qui se passe réellement en Ukraine. La Belgique demande donc à l’UE l’élaboration d’un plan de communication opérationnelle et que les efforts de chaque État membre à cet égard se coordonnent. »
Cette discussion s’est suivie d'un débat en présence de M. Nicu Popescu, Ministre des Affaires étrangères et de l'Intégration européenne de la Moldavie - un voisin direct de l'Ukraine, qui est également confronté à l’arrivée de nombreux réfugiés. Notre pays apprécie les efforts déployés dans des circonstances très difficiles et estime que la résilience des pays partenaires tels que la Moldavie - et aussi la Géorgie - doit être soutenue autant que possible. La Belgique a également exprimé sa pleine solidarité avec les Ukrainiens obligés de quitter leur pays et continuera à travailler à leur accueil chez nous.
Boussole stratégique
Lors d’une session conjointe entre les ministres européens des Affaires étrangères et de la Défense, la Boussole stratégique a été adoptée. Elle devrait être définitivement endossée par le Conseil européen le 24 mars.
Cette Boussole stratégique permettra à l’Union européenne de développer davantage son action en matière de sécurité et de défense au bénéfice des citoyens.
Ainsi, l’UE développera ses capacités afin de mieux répondre aux crises qui éclatent dans son voisinage. Cela passera, par exemple, par la mise en place d’une force d’intervention rapide : jusqu’à 5.000 hommes (forces terrestres accompagnées de forces aériennes et maritimes) déployables directement sur des terrains hostiles. D’autres lignes d’action concernent le renforcement des capacités européennes en matière de renseignement, l’élaboration d’une stratégie de sécurité et de défense dans l’espace ou encore le développement d’une politique de cyberdéfense européenne. Dans ce cas-ci, il s’agira par exemple de mettre en place une boite à outils (toolbox) permettant de réagir très rapidement et de manière pertinente aux menaces hybrides, comme les stratégies de désinformation ou les tentatives d’ ingérences de puissances étrangères.
Les États membres sont invités à investir davantage et de manière plus optimale dans l’innovation et les technologies afin de combler les retards stratégiques dans une série de capacités. Les partenariats entre l’UE et les Nations Unies, l’OTAN ou encore des organisations régionales et avec des partenaires bilatéraux privilégiés doivent être renforcés.
Sophie Wilmès : « La Belgique se félicite du haut niveau d’ambition de cette version finale de la Boussole stratégique européenne qui intervient à un moment critique pour notre sécurité et de notre défense. La vitesse à laquelle la situation géopolitique et sécuritaire s’est détériorée nous montre très clairement à quel point nous devions passer la deuxième sur le plan sécuritaire si nous ne voulons pas nous faire dépasser la réalité. Et c’est ce que nous avons fait. Que la Boussole soit prête est une excellente nouvelle. Mais le travail ne fait, en fait, que commencer. Maintenant, nous devons la mettre en oeuvre, dans l’intérêt de l’Europe mais aussi de nos relations transatlantiques. Pour ceux qui, comme nous, sont aussi membres de l’OTAN, la convergence entre l’Europe et l’Alliance est un impératif. Nous devons non seulement faire plus, mais nous devons aussi faire mieux ensemble: c’est ainsi que nous nous renforcerons mutuellement. »
Notre pays accueille positivement le fait que le Conseil européen s’attèlera à procéder à un suivi régulier des efforts dans le but que ceux-ci aboutissement rapidement à des résultats concrets.