Conseil des Ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne du 10 mai : conclusions
Ce lundi 10 mai, la Vice-Première ministre et Ministre des Affaires étrangères, Sophie Wilmès, a participé au Conseil des Affaires étrangères (CAE) à Bruxelles. Les ministres européens ont abordé, en détail, la situation dans les Balkans occidentaux et l’état des relations transatlantiques, avant de tenir une réunion en vidéoconférence avec l’Envoyé spécial du président des États-Unis pour le Climat, M. John Kerry. La Vice-Première ministre a aussi profité de ce conseil pour rendre compte à ses homologues de la mission effectuée par le Benelux en Ukraine la semaine dernière. Parmi l’ensemble des autres sujets d’actualité abordés aujourd’hui, les ministres ont discuté des situations en Afghanistan et en Palestine.
Balkans occidentaux
Les ministres européens des Affaires étrangères ont porté leur discussion sur la situation géopolitique et de sécurité dans les Balkans occidentaux ; sur le besoin de réformes ; ainsi que sur la coopération de l’UE avec la région. Sur ce dernier point, les ministres ont relevé que – bien que l’Union européenne soit le partenaire le plus important des Balkans occidentaux – la perception sur le terrain est souvent bien différente, en raison par exemple de l’influence de pays tiers. Le Benelux, par la voix de sa présidente, soutient une meilleure communication stratégique de l’UE, qui s’adresse directement à la population pour mettre en avant les apports bénéfiques et tangibles de son action.
Sur la question de l’élargissement, le Benelux s’en tient à « une intégration fondée sur le mérite, avec des conditions strictes mais équitables et sans raccourci. Nous mettons l’accent sur les principes fondamentaux comme le respect de l’État de droit, des droits humains ; la bonne gouvernance ou encore la liberté de la presse ; ce qui, au final, garantira la stabilité à long terme et accélérera le processus d’adhésion » déclare Sophie Wilmès. Le Benelux estime qu’il est nécessaire de continuer à investir dans le dialogue politique et est ouvert à l’idée d’inviter ponctuellement les pays des Balkans à certains conseils où sont discutés des domaines à propos desquels l’alignement (sur l’acquis européen) est déjà bien engagé.
Relations transatlantiques
Les ministres ont eu un échange de vue sur la coopération entre l’Union européenne et les États-Unis dans la perspective du prochain sommet EU-US. Dans ce cadre, ils ont passé en revue une large série d’enjeux internationaux. La Belgique considère qu’il est utile et nécessaire de continuer à travailler à une relation profonde et résiliente avec les États-Unis, l’un de nos plus fidèles et anciens alliés. Notre pays estime que des consultations bilatérales entre les Européens et les Américains sur des questions comme la sécurité et la défense serviront à compléter les discussions menées au sein de l’OTAN. Cette logique est applicable aussi sur des dossiers comme l’Iran, l’Afghanistan, la Russie ou encore la Chine. Des progrès peuvent être réalisés sur ces questions à partir du moment où les États-Unis s’inscrivent à nouveau dans une démarche multilatérale qui doit être efficace et équitable en matière de commerce ; qui protège les droits humains et qui s’aligne sur nos valeurs démocratiques lorsque des normes et des standards internationaux sont définis.
Réunion avec l’Envoyé spécial américain pour le Climat, M. John Kerry
Après une première rencontre en janvier, c’est le deuxième échange de vues auquel participe l’Envoyé spécial américain pour le Climat, M. John Kerry. Cela confirme bien l’étroite coopération en cours sur les questions climatiques afin de coordonner nos efforts pour les prochains mois. Dans la perspective de la Conférence des Parties (COP) de Glasgow, la Belgique et le Luxembourg ont souligné – par l’intermédiaire de la Vice-Première ministre – le besoin de combiner nos efforts sur le plan diplomatique afin de convaincre les grandes économies du monde d’adopter des objectifs climatiques nationaux plus ambitieux.
Par ailleurs, la Belgique et le Luxembourg se réjouissent que les États-Unis aient rejoint l’initiative Because the Ocean pour la protection des zones marines. « Les océans font partie de la solution pour atteindre nos objectifs climatiques, ils sont une priorité et nous devons être ambitieux à court terme pour les sauvegarder. La Belgique et le Luxembourg ont également l'ambition de créer l'une des plus grandes zones marines protégées du monde autour de l'Antarctique », a déclaré Sophie Wilmès.
Russie et Ukraine
Les ministres des Affaires étrangères ont discuté des derniers développement concernant la Russie et l'Ukraine, la situation entre les deux pays restant tendue. La Vice-Première ministre en a profité pour rendre compte de la mission du Benelux en Ukraine - une mission qu'elle a mené la semaine dernière en tant que présidente du Benelux. Sophie Wilmès a, tout d'abord, exprimé ses remerciements quant à l'accueil chaleureux qui leur a été réservé. Elle a souligné que cette mission avait pour but « d'envoyer un signal fort, de démontrer notre engagement et notre soutien à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine mais aussi d'encourager le processus de réforme institutionnelle en interne. » À ce sujet, les trois ministres du Benelux estiment important que les réformes soient durables. « Malgré les défis, nous encourageons le gouvernement à poursuivre la mise en œuvre de son programme de réformes, en mettant l'accent sur les réformes judiciaires », a déclaré Sophie Wilmès. Le Benelux estime également que l'Union européenne doit continuer à encourager ce processus.
Afghanistan
Les ministres européens ont condamné avec la plus grande fermeté la récente attaque terroriste visant des civils et, en particulier, les écolières de Syed Al-Shahda, dans le district de Kaboul. Ils considèrent cette attaque comme une violation flagrante et méprisable du droit humanitaire international. En outre, le Conseil a examiné les développements récents concernant le retrait des troupes internationales du pays, la situation en matière de sécurité en Afghanistan et ses conséquences indirectes pour l'Union européenne. Notre pays a souligné à quel point il est crucial de travailler sur des contingency plans. La Belgique a rappelé aussi qu’elle voulait éviter de perdre les acquis de ces vingt dernières années en termes d'inclusion, de droits humains et de droits des femmes et des filles.
Israël et les territoires palestiniens occupés
Enfin, le Conseil a examiné la situation dans les territoires palestiniens occupés. La Belgique souhaite que l'on envisage rapidement une nouvelle date pour les élections récemment reportées. Elles doivent pouvoir se dérouler dans tous les territoires occupés, y compris à Jérusalem-Est. Concernant les violences de ces derniers jours, notre pays a réagi samedi en exprimant sa profonde préoccupation ainsi qu’en appelant à la désescalade et au respect du droit international. La violence à Haram al-Sharif/Mont du Temple est inacceptable et le Statu Quo des lieux saints doit être respecté.
Notre pays condamne les tirs de roquettes en provenance de Gaza qui peuvent faire des victimes sans distinction et constituent une violation du droit humanitaire international. Nous avons aussi une pensée pour les victimes civiles tombées lors d'un raid israélien. Nous appelons toutes les parties à faire preuve de retenue et à mettre fin immédiatement aux hostilités.