Ministérielle de l’OTAN : conclusions
La Vice-Première ministre et ministre des Affaires étrangères, Sophie Wilmès, a participé à la ministérielle de l’Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) à Bruxelles. Cette session avait pour objectif de réaffirmer le lien transatlantique et les valeurs qui nous unissent. C’est la première fois que le nouveau Secrétaire d’État américain, Antony Blinken, participe à une réunion de l’OTAN. Pour Sophie Wilmès, « le message que portait M. Blinken était assez limpide quant à la volonté des États-Unis de travailler à renforcer les liens avec ses partenaires au sein de l’OTAN. C’est un engagement que la Belgique accueille très positivement. C’est de bonne augure pour les discussions à venir. Nous sommes convaincus que l’Alliance, même si elle doit évoluer avec son temps, reste la pierre angulaire de la défense et de la protection de l’Europe et nous y sommes attachés. »
La Vice-Première ministre et le Secrétaire d’État discuteront des relations bilatérales entre la Belgique et les États-Unis et d’autres dossiers d’actualité lors d’une réunion de travail, organisée au Palais d’Egmont, jeudi matin.
Mardi 23 mars : Afghanistan et avenir de l’OTAN
Lors de cette session dédiée au voisinage sud de l’Alliance, les Ministres des Affaires étrangères ont abordé la question de l’Afghanistan, au regard des récentes démarches diplomatiques pour relancer le processus de paix et du futur de la Resolute Support Mission (RSM) de l’OTAN. La Belgique est engagée aux côtés de ses alliés en Afghanistan depuis 2001. Un peu moins d’une centaine de Belges sont actuellement détachés sur le terrain. Son action répond à une approche globale, qui combine tant la dimension militaire et diplomatique qu’un soutien humanitaire et au développement du pays. « La Belgique a réitéré son appel à une approche cohérente et consultée, en amont entre alliés, en ce qui concerne notre présence en Afghanistan et nos décisions futures à ce sujet. Sans cela, nous risquons de mettre en péril les acquis accumulés ces dernières années, au détriment de la sécurité internationale mais aussi au détriment de la population afghane ; et je pense particulièrement aux femmes et aux enfants. Les discussions avec nos alliés se poursuivront dans les prochaines semaines pour définir la stratégie et l’avenir de notre mission sur place. » explique Sophie Wilmès.
Les ministres ont aussi procédé à un échanges de vue sur la réflexion actuelle portant sur l’avenir de l’Alliance, intitulée « NATO 2030 ». Pour rappel, l’année passée, un groupe d'experts a été constitué et chargé de formuler des recommandations sur le renforcement du rôle politique de l'OTAN, sur la cohésion interne de l'Alliance et sur l'accroissement des consultations et de la coordination entre les alliés. Leur rapport final a été discuté lors de la réunion ministérielle de décembre 2020. Mardi, le Secrétaire-général a présenté une série de propositions de modernisation de l’Alliance, inspirées de ce rapport, qui devront, en définitive, être soumises aux chefs d'État et de gouvernement au sommet de l'OTAN de 2021. La Vice-Première ministre salue le travail effectué : «nous allons dans la bonne direction, même si nous devons approfondir, dans le détail, les propositions sur la table avant qu’elles ne soient soumises aux chefs d’État et de gouvernement, en particulier en ce qui concerne leurs implications politiques, opérationnelles et budgétaires ; la Belgique souhaitant une nouvelle ministérielle à ce sujet avant le sommet. » Sur le fond des recommandations, la Belgique a mis l’accent sur la nécessité de ne pas perdre la fonction initiale et principale de l’Alliance en termes de défense et de sécurité de la zone euro-atlantique, même si une adaptation aux nouvelles menaces liées à l’environnement géopolitique et aux avancées technologiques est indispensable. Notre pays a aussi insisté, une nouvelle fois, sur le besoin de développer une coopération plus approfondie entre l’Union européenne et l’OTAN, sachant que cette dernière n’est pas un forum normatif.
Mercredi 24 mars : Russie
En présence du Haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Josep Borrell, et des Ministres suédois et finlandais des Affaires étrangères, les relations entre l’OTAN et la Russie ont été abordées pendant la troisième sessions de la ministérielle. De nombreuses inquiétudes ont été exprimées au sujet de l’attitude qualifiée d’agressive de la Russie qui représente dès lors un défi majeur pour la sécurité collective des membres de l’Alliance. À l’heure actuelle, tous les moyens et efforts développés sur le plan du dialogue mais aussi sur celui des sanctions n’ont pas encore pu faire bouger les lignes. « Ce n’est pas pour autant que l’on doit abandonner cette double approche » avertit Sophie Wilmès. « Le dialogue doit continuer mais notre message doit être ferme, visant à mettre un terme aux actions de déstabilisation et de désinformation de Moscou. Nous devons tenter de nous inscrire à nouveau dans un agenda positif. » La Belgique a accueilli positivement l’accord trouvé entre les États-Unis et la Russie sur l’extension du Traité New Start. Pour Sophie Wilmès, « c’est aussi le signe que nous devons nous réengager sur la scène mondiale dans la sécurité, notamment du point de vue du contrôle des armements et de la non-prolifération. »