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Séance plénière du jeudi 20 mai 2021: questions orales

Questions orales sur le conflit Israélo-Palestinien

Seul le prononcé fait foi

 

Honorables membres de la Chambre,

Je tiens à vous remercier pour les nombreuses questions que vous m'avez posées sur les développements dramatiques au Moyen-Orient. Une situation qui ne peut laisser personne indifférent. 

Nos pensées vont à toutes les victimes civiles innocentes et à leurs proches, ainsi qu'aux populations qui vivent dans la peur et l'incertitude.

La semaine dernière, en plénière, j'ai longuement évoqué le contexte de l'escalade de la tension et de la violence en Israël et dans les territoires palestiniens occupés.

Comme vous le savez, la Belgique n’a de cesse de condamner la colonisation illégale, les démolitions  de maisons et d'infrastructures et l'expulsion des Palestiniens de Jérusalem-Est et de Cisjordanie. Ces pratiques sont en effet contraires au droit international, au droit humanitaire international et aux droits humains. Elles mettent en péril la viabilité de la solution à deux États. Le respect du Statu Quo dans les lieux Saints est également fondamental.

J'ai également fait référence aux roquettes tirées - depuis par milliers - par le Hamas et le Djihad islamique sur des civils israéliens. J'ai clairement indiqué qu'elles sont inacceptables et contraires au droit humanitaire international.

Israël a riposté à ces attaques, qui ont malheureusement aussi causé des victimes civiles. C'est une chose que nous ne pourrons jamais accepter, nonobstant le  droit d'Israël de se défendre en  protégeant sa population.

Je l'ai déjà dit et je le répète. Quel que soit le lieu où il y a des victimes, la mort de civils, et surtout d'enfants, est toujours une tragédie.

Dans un conflit armé, le droit international humanitaire est notre boussole. Elle est guidée par les principes de retenue, de distinction entre civils et combattants, et de proportionnalité.

La situation et les circonstances sont graves. C'est pourquoi notre pays ne manque aucune occasion d'appeler à la désescalade et à la fin des hostilités.

La question de la différenciation avait également été posée. Je rappelle que, notre pays fait depuis des années la différence entre Israël d’un côté, les colonies dans les territoires occupés de l’autre. Toutefois, l’application du principe de la différenciation peut être améliorée. C'est également le cas de nombreux autres pays de l'UE. 

C’est la raison pour laquelle j’ai, conformément à l’accord de gouvernement, annoncé ma volonté d’en améliorer son application dans ma note de politique générale présentée déjà en novembre de l’année passée.

Les services du SPF Affaires étrangères ont été chargés, en collaboration avec d'autres services publics fédéraux, d'examiner l'application de la politique de différenciation en Belgique.

La semaine prochaine, une réunion technique aura lieu pour faire le point sur la situation et voir comment améliorer l'application du droit communautaire européen et de la jurisprudence. Il s'agit d'un travail de coordination du ministère des Affaires étrangères, car il doit être effectué par différents départements gouvernementaux.

Le point sera aussi porté au niveau européen avec des like-minded.

Quelles sont les différentes actions qui ont été menées au niveau diplomatique cette semaine ?

Samedi dernier, j’ai pris contact avec le Haut représentant Borrell et j’ai plaidé pour que l'UE en fasse plus et je pense sincèrement qu’elle  doit faire plus !

Un conseil extraordinaire des affaires étrangères de l'UE a été organisé consécutivement.

Tous les États membres de l'UE, à l'exception de la Hongrie, ont convenu de la nécessité de demander une cessation immédiate des hostilités. Nous avons été également nombreux à plaider en faveur d'un corridor humanitaire pour Gaza.

Comme annoncé en plénière la semaine dernière, j'ai également demandé des résultats concrets sous la forme d'une revitalisation du Quartet et d'une feuille de route.

D'abord, sur le Quartet.

Le Quartet - composé des États-Unis, de l'UE, des Nations Unies et de la Russie - et le rôle de l'UE au sein de celui-ci sont une priorité. La communauté internationale doit assumer ses responsabilités.

Le Quartet s'est réuni au niveau de l’Envoyé Spécial le 16 mai. l’UE a également décidé que l'Envoyé Spécial européen Koopmans se rendrait en Israël et dans les territoires palestiniens occupés dès que possible.

La diplomatie de crise est maintenant nécessaire.

Une fois que la désescalade est un fait, le Quartet doit remettre les négociations de paix sur les rails. L'objectif est une solution à deux États, fondée sur les frontières de 1967, conformément au droit international.

J’en viens maintenant à la feuille de route.

En tant que partenaire principal commercial d’Israël et principal donateur de l’Autorité palestinienne, l’UE a le devoir de prendre les responsabilités qui lui correspondent.

L'Europe peut, et doit, contribuer à la résolution du conflit. Pour établir la paix et garantir la sécurité pour tous.

C'est pourquoi j'ai conclu personnellement mon intervention lors du Conseil par un appel -  comme je l’avais fait ici d’ailleurs - à établir une analyse, une feuille de route, des leviers incitatifs et / ou contraignants vis-à-vis des deux parties au conflit afin de les orienter vers la voie de véritables négociations de paix.   

Nous continuerons donc à faire pression en faveur de cette approche avec des pays partageant la même position.

Enfin, notre pays continuera à appeler à la fin immédiate des hostilités et au respect du droit international humanitaire, du droit international et des droits humains, aux Nations Unies tant à New York qu’à Genève.

Il y avait encore deux questions qui concernaient un contact avec les régions pour voir dans quelle mesure elles peuvent elles-mêmes aussi contribuer, à l’intérieur de leurs compétences évidemment, à œuvrer à la désescalade et la construction de la paix. Je m’y emploierai.

Certains ont aussi évoqué l’aide humanitaire. Vous savez que la Belgique a plaidé fortement pour que les accès soient là. Je parlerai aussi avec ma collègue la ministre Kitir, pour voir ce qu’elle compte faire à ce sujet.